Dans un livre
publié récemment, La leçon
d’Aristote : sur l’alpinisme et l’escalade, je défendais la thèse
d’une différence de nature entre l’alpinisme tel qu’il se pratique depuis son
origine et l’escalade moderne, souvent qualifiée d’aseptisée, qui s’est
développée dans les années quatre-vingt, à la fin du 20ème siècle.
Cette différence, je la définissais par un rapport à la mort, toujours présent
dans l’alpinisme et absent dans l’escalade. Cette distinction est loin d’être
reconnue par tous et je voudrais ici y revenir pour la justifier davantage en
répondant aux objections qui m’ont été le plus souvent faites et aux
malentendus qu’elle suscite encore. Sur le fond, il me semble que ces
objections et malentendus reposent tous sur des points de vue liés à la
conception de la pratique de ceux qui les avancent, conception qu’ils opposent
à celle qu’il m’attribue ou qu’ils croient lire dans mes arguments.